La méthode #LÊtreCavalier®️ est très liée à mon parcours équestre. Je commence à monter à poney à l’âge de 5 ans. C’est une époque encore très « militaire » dans le sens exigeant. Mais avec du recul, cette méthode, bien que comparée à aujourd’hui serait considérée comme peu pédagogique, a transmis des valeurs fondamentales.
Le goût de l’effort, la persévérance, le respect des chevaux, de soi et des autres. L’heure c’était l’heure, si tu arrives en retard, tu ne montes pas.
Les poneys étaient tous de taille C ou D, pas aussi « dociles » qu’aujourd’hui. La pédagogie était davantage une heure de mise en selle à tourner dans un manège, sans se plaindre. Mais de cette période, j’en garde un bon souvenir, car on sait aujourd’hui que si on a accroché, c’est qu’on aime fondamentalement ce sport et les chevaux et que l’on est fait pour cela.
Puis j’ai eu ma première ponette Sophie, ponette C (Sweet était son surnom), qui avait fait de la balade, mais son métier était d’élever les poulains! Elle mettait de l’ordre dans le troupeau, c’est vous dire son caractère 🙂 . Le club où nous étions ayant fermé, la ponette est emmenée dans le Haras le plus proche de la ville où j’habitais (Angers).
On est en 1989, Sweet arrive dans ce lieu immense, où elle se retrouve à être le seul poney et ici, pas d’enseignants ni de coachs. Alors plus ou moins aidée par les "cavaliers maisons", je commence les concours avec elle.
Sweet s’avèrera sauter très bien, mais je ne le savais pas car au début nous étions éliminées presque tous les dimanches sur une petite haie, un petit sous-bassement, bref tout était prétexte à lui faire trèèèèès peur !
J’ai à ce moment là 7 ans et je ne suis physiquement pas encore capable de l’encadrer dans mes jambes et dans mon couloir de rênes et… elle en profite. Mais en travaillant et grâce aux stages avec Daniel Lechevalier, le couple se construit, une énorme complicité se créée et on devient invincibles.
Entre mes 10 ans et mes 14 ans, nous enchainons les victoires en C1 à l’époque (épreuves à 115 - 120), 1ere de la compter list, championnes de régions, finalistes aux championnats de France … tout cela et bien avec Sweet et ma famille et finalement peu d’encadrement.
Cela m’a appris très jeune à être autonome, à prendre les conseils quand ils se présentaient, à les appliquer, à observer. J’ai beaucoup appris en observant.
Puis je passe sur un poney D que je forme et nous tournons en D1 avec de beaux classements.
Ma taille m’oblige à 16 ans à passer à cheval. Un petit trotteur sans prétention entre dans la famille. Courageux, en confiance et volontaire, on se classe sur les épreuves 120 - 125.
Ma petite sœur le monte de temps en temps et s’entend bien avec lui. Alors je lui laisse le cheval et lui propose de la coacher pour se qualifier pour les minimes. Elle accepte, je connais le cheval par cœur, ma sœur me fait confiance et la voilà en finale à Fontainebleau, survolant les épreuves sans fautes, avec 1 petit quatre point en finale.
Là je prends goût au coaching et je comprendrai plus tard, que je prends goût à comprendre l’humain pour savoir où l’emmener et comment. Cela en associant bien sûr le cheval comme partenaire avec son cavalier dans un lien de complicité et de partage.
Créer le lien, la confiance, l’envie, le goût de l’effort, le partage. Ce goût de l’effort partagé en confiance, je le vivrai à nouveau avec Frileuse.
Je suis en 2ème année de psychologie et je croise la route de cette jument Frileuse qui donne du fil à retordre aux pros de la région. Elle arrive à la maison (à cette époque, toujours étudiante, nous nous sommes installés à la campagne avec 5 boxes, 1 salle de soin, une sellerie, 1 douche, 1 carrière, des paddocks et prairies. Mes parents sont toujours là bas).
Frileuse a plus vocation d’être dans un pré à 5 ans, qu’une carrière de cheval de sport car elle est immontable. Et bien, avec du temps, de la patience, de la compréhension, un travail hebdomadaire avec Daniel Lechevalier, nous commençons sur des parcours à 1m avec une jument affolée qui tremble (c’est ce qu’on m’avait décrit) à une jument, en confiance totale, relâchée, qui s’articule, et nous nous amusons sur les 140 - 145 pendant 4 ans.
Nous abordons les épreuves « pro1 » et à 19 ans, la petite étudiante en psycho se retrouve dans les remises des prix à côté des Bosty, Julien Epaillard, Marie Hécart, Eric Navet…
Malgré les " tu es sure que tu veux faire ces concours ?, tu n’y arriveras pas, les pros n’ont pas réussi", et bien je savais que nous pouvions et nous avons réussi.
Avec ces belles performances, Frileuse est vendue. Nous n’étions pas propriétaires, tout s’est passé en une fraction de seconde, sans me/nous consulter (car Frileuse était choyée à la maison par ma maman qui prenait soin de mes chevaux et mon père qui s’occupait de la logistique des boxes, vans etc…). Un drame pour moi car je ne m’y attendais pas. Mais un jour en rentrant de cours, elle n’était plus là. Effondrement.
De là, je m’accroche, le cœur lourd, brisé, je finis mon année de psychologie pour avoir mon diplôme afin de pouvoir exercer en tant que psychologue. Mais, diplôme en poche quelques semaines plus tard, c’est trop difficile après une telle rupture, un lien fort brisé, une impression d’avoir trahi la jument alors que j’étais impuissante, je décide de partir à l’autre bout de la France pour poursuivre mes études loin du monde du cheval.
A Lyon, sur Equita’Lyon en visiteur, je rencontre Michel Robert qui m’invite dans ses écuries, réceptif à la psychologie et à mon parcours. Je m’y rendrai régulièrement pendant 1 an et demi le temps de mes études.
Puis je rencontre Sylvie Robert, qui comme je le disais plus haut, sera ma directrice de thèse, après une année à travailler à ses côtés. Une expérience professionnelle et humaine très forte avec les équipes qui oeuvrent pour rendre les événements comme on les connaît tous.
De retour à Paris, je continue dans la communication événementielle pendant 7 ans. J’en profite pour passer mon monitorat, car en même temps qu'une jeune jument intègre les écuries à Angers, je coache des cavaliers en région parisienne.
Et c’est dans ces coachings auxquels s’est ajoutée mon expérience et tout ce que m’ont apportés les coachs que j’ai eu la chance de croiser (Daniel Lechevalier, Mr Anciaume, Marcel et Thierry Rozier, le Dr Pradier, Jeremy le Roy) que j’ai fondé la méthode #LÊtreCavalier®️.